L'âge d'or du caciquisme en Espagne : "turno pacífico" et fraude électorale (1876-1923) Articles uri icon

publication date

  • October 2017

start page

  • 83

end page

  • 108

issue

  • HS 12

International Standard Serial Number (ISSN)

  • 1962-3968

abstract

  • La consolidation précoce de la démocratie en Espagne subit un sérieux revers avec la mise en place, à la fin de la Première République, d'un régime autoritaire issu du coup d'État du général Pavía le 3 janvier 1874. La répression des mouvements politiques populaires &- républicanisme fédéral et syndicalisme internationaliste &-, parallèlement à la montée du légitimisme alphonsin dirigé par Antonio Cánovas del Castillo, renforça ce mouvement qui aboutit à la disparition définitive de la République après le pronunciamiento du général Martinez Campos le 29 décembre 1874. Bien que Cánovas fût gêné par l'échec de la voie légaliste de la Restauration bourbonienne, le résultat fut celui qu'il escomptait : le pouvoir politique fut repris par l'aristocratie terrienne, l'armée, l'Église catholique et les diverses fractions de la grande bourgeoisie agraire, industrielle et commerciale, cette dernière étant liée aux intérêts coloniaux antillais. Toutes ces forces mirent en place un système de domination oligarchique fondé sur des pratiques de pouvoir et l'exercice d'une influence politique définis sous le terme de « caciquisme » : un réseau de clientélisme plus qu'un système ouvertement coercitif, qui dans l'Espagne de la grande propriété foncière commença à se consolider à la suite des desamortizaciones (confiscations des biens de l'Église et des municipalités) réalisées sous le règne d'Isabelle II (1833-1868).Le but de cet article est d'analyser le fonctionnement du système électoral pendant la période de la Restauration bourbonienne...